D’après Mark Lacey, responsable commodities chez Schroders, l’élection de Joe Biden à la présidence des États-Unis ouvre la voie à une approche plus coordonnée de la problématique climatique.

« Biden à la Maison Blanche ouvre une période favorable à la transition énergétique », affirme sans détour Mark Lacey, responsable commodities chez Schroders. Selon lui, Joe Biden a déclaré que la gestion du changement climatique et de l’énergie durable lui tenait à cœur. Si les Républicains conservent leur majorité au Sénat, les ambitions écologiques des Démocrates seront bridées. « Mais le succès de la transition énergétique n’a jamais dépendu du président ou de la composition du Congrès. Ces dernières années, les plus grands progrès ont été réalisés par les différents états », pointe le spécialiste.

Le futur président des États-Unis vise la neutralité CO2 dans la production d’électricité en 2035 et la neutralité en carbone de l’ensemble du pays en 2050. Il s’agit du même objectif que l’Union européenne en 2050, et que la Chine en 2060. « Pour la première fois, les trois principales économie veulent assurer un avenir climatiquement neutre. Ensemble, elles représentent 55 % des émissions globales de gaz à effet de serre », dit-il encore.

Une politique de compromis à mener?

L’élection de Joe Biden signe le retour des États-Unis au sein de l’Accord de Paris sur le climat. « Sa présidence peut mener à une vision plus coordonnée de la transition énergétique entre pouvoirs publics et états », argumente Mark Lacey. De nombreux états américains ont formulé leurs propres objectifs climatiques, sans attendre les autorités fédérales.

Biden ambitionne d’investir 2 000 milliards de dollars de deniers publics dans l’énergie durable et dans l’environnement. Reste à savoir ce qui se concrétisera, mais Mark Lacey pense que « l’accent sera mis sur le transport électrique et sur une réforme de la taxation de l’énergie éolienne et de l’énergie solaire. Biden délivrera également des permis pour des éoliennes en mer ». Mais sans une majorité des Démocrates au Sénat, il faudra mener une politique de compromis. Toutefois, les deux partis prennent des initiatives dans le domaine de la transition énergétique. Cette dernière représente un changement structurel à long terme qui ne dépend pas d’une seule personne.

Selon Mark Lacey, une transition énergétique au niveau mondial n’est pas tributaire des changements de la politique américaine.(Photo : pexels)