La ministre des Finances Yuriko Backes a fait le point sur la situation financière de l’État à la fin du mois de mars. Les dépenses de l’Administration centrale ont bondi de 18,5% par rapport à la même période en 2022. Explications.
A la fin du premier trimestre 2023, l’Administration centrale a enregistré un total de 6,2 milliards d’euros (+2,3% par rapport à mars 2022). Cette progression est, selon le communiqué du ministère des Finances, « en ligne avec le budget 2023 ».
Dans le détail, l’Administration des contributions directes (ACD) a perçu 3,4 milliards d’euros de recettes (+9,5% ou 290 millions d’euros). La hausse de 23% de l’impôt sur le revenu et la bonne tenue du marché du travail y sont pour quelque chose. Malgré la polycrise que nous traversons, 17.000 nouveaux emplois ont été créé en 2022. Les tranches indiciaires ont fait progresser les recettes au niveau de la retenue à la source sur les traitements et salaires.
De son côté, l’Administration de l’enregistrement, des domaines et de la TVA a encaissé 1,7 milliard d’euros (-8% par rapport à 2022 soit – 154 millions d’euros). La réduction s’explique par une baisse des recettes en provenance de la TVA et la réduction temporaire de celle-ci pour 2023 dans le cadre du « Solidaritéitspak 2.0 ». De plus, les recettes de la taxe d’abonnement ont reculé à cause de la situation des marchés financiers tout comme les droits d’enregistrement, reflétant le ralentissement du marché immobilier.
Les recettes des Douanes se chiffrent à 450 millions d’euros, ce qui correspond à une baisse de 6,7% ou de 32 millions d’euros. Le gasoil a moins rapporté lors des trois premiers mois de l’année en raison de ventes moins importantes.
Des investissements plus importants
Et les dépenses? Sur ce point, l’État a dû mettre la main à la poche. Établies à 6,3 milliards d’euros, elles ont grimpé de 18,5%. Cette hausse s’explique par les aides destinées aux ménages et aux entreprises (752 millions d’euros). Les tranches indiciaires, l’inflation élevée et les recrutements ont alourdi la facture (+10% pour les rémunérations et +13,6% pour les frais de fonctionnement).
Quant aux investissements publics, ils ont enregistré une croissance significative, atteignant les 504,7 millions d’euros (+36,5% par rapport à la même période en 2022).
A noter encore que la dette publique s’élève à 22,2 milliards d’euros (soit 27,2% du PIB). Le déficit pour l’année 2022 est établi à 356 millions d’euros.
D’après la ministre des Finances, « les chiffres de l’exécution budgétaire au 31 mars 2023 montrent que les recettes fiscales sont en ligne avec les attentes, tandis que les dépenses connaissent une croissance importante, traduisant l’engagement du gouvernement à soutenir les ménages et les entreprises dans cette situation de crise. »