Les midcaps n’ont pas bien traversé 2022. En cause : le mouvement de hausse des taux qui a entraîné une compression des multiples et donc des valorisations en baisse. Leur situation devrait s’améliorer cette année, d’après Stéphanie Bobtcheff, CFA, Responsable de l’équipe small & mid caps de la Financière de l’Echiquier, pour qui le moment redevient propice au stock picking.
Les moyennes capitalisations (mid caps) sont des sociétés, qui selon la définition retenue par LFDE, ont une capitalisation boursière comprise entre 1,5 et 10 milliards d’euros. En 2022, selon Stéphanie Bobtcheff, de la Financière de l’Echiquier, elles ont « nettement sous-performé ». Il y a pratiquement « 20 points de performance » en moins entre les petites capitalisations (small caps) et les grandes capitalisations (large caps). Le segment des small caps s’est moins bien comporté que celui des large caps pour plusieurs raisons.
Les small caps tendent à sous-performer en période de hausse des taux et d’inflation. « La compression des multiples de valorisation a été aussi plus importante sur les small que sur les large caps », pointe-t-elle. Dans un environnement marqué par les hausses des taux, « on assiste à ces phénomènes de compression des multiples particulièrement élevés sur le segment des small caps se payait, en fin d’année 2021, avec une prime de valorisation importante par rapport aux large caps».
Aujourd’hui, pour la spécialiste, « nous sommes revenus sur des primes qui sont très raisonnables, environ 8%, des small caps par rapport aux large caps».
La deuxième raison pour laquelle la classe d’actifs a souffert en 2022 vient de croissances bénéficiaires moins fortes. Les petites et moyennes valeurs sont en effet moins représentées par exemple dans les secteurs des matières premières, des banques, de l’énergie, des segments qui ont enregistré de fortes révisions à la hausse de leurs perspectives bénéficiaires l’an dernier et qui ont également, dans certains cas, profité d’effets devises favorables.
Des hausses de taux possibles en Europe
Malgré ce « coup de mou », « nous restons assez confiants sur cette classe d’actifs en 2023 ». Pour quelles raisons ? Le buzz word sera à tous les coups la croissance. Par conséquent, « on se réintéressera aux fondamentaux des sociétés, c’est-à-dire qu’on portera davantage d’attention à la croissance du chiffre d’affaires, des marges opérationnelles et des dettes des entreprises ». Le moment sera propice au stock picking, notamment sur le segment des small caps, car il est « extrêmement large et diversifié », c’est donc un bon vivier pour aller sélectionner des valeurs de qualité aux fondamentaux solides.
Les grandes banques centrales ont depuis plusieurs mois augmenté leurs taux directeurs. D’après la spécialiste des midcaps, la question n’est pas de savoir si elles ont eu raison de le faire mais plutôt si elles l’ont fait au bon moment. « Je pense que l’essentiel des hausses des taux est passé, il l’est en tout cas aux Etats-Unis », dit-elle. En Europe, en revanche, « quelques hausses de taux sont probablement encore devant nous ».
La faillite de la Silicon Valley Bank et le rachat de Crédit Suisse par UBS n’ont pas affecté les midcaps «de façon spécifique ». Mais le stress encaissé par le système bancaire ira probablement de pair avec un resserrement des conditions de crédit. Ce qui n’est pas une bonne nouvelle pour la croissance économique. Dans tous les cas, ce qui comptera en 2023, ce sont les sociétés qui seront capables de croître, de maintenir leurs marges et d’avoir un bilan très solide. « Ce sont les trois indicateurs que l’on surveillera avec attention pour les sociétés du portefeuille », soutient Stéphanie Bobtcheff.