Malgré un contexte compliqué marqué par la fin du Covid, le conflit en Ukraine et une inflation exceptionnelle, le groupe Brasserie Nationale- Munhowen a tiré son épingle du jeu en enregistrant un chiffre d’affaire en forte hausse en 2022. L’entreprise familiale en a profité pour investir et innover. Elle dit avoir bien commencé 2023.
Le groupe Brasserie Nationale- Munhowen se porte plutôt bien. Preuve en est, ses excellents résultats de l’année 2022. L’an dernier, le chiffre d’affaire de la Brasserie Nationale a progressé de 35 % par rapport à 2021, atteignant les 13,2 millions d’euros. Celui de Munhowen, la filiale de distribution, a grimpé de 31 % pour s’élever à 85 millions d’euros. L’Ebitda, le bénéfice avant intérêt, explose de 75 % en comparaison avec l’exercice 2019 et augmente de 21 % par rapport à la situation pré-Covid de 2019.
Ce succès n’est pas le fruit du hasard. Il est surtout lié à une stratégie d’investissement et d’innovation. En 2022, le groupe a investi dans une station d’épuration et dans la réduction de l’eau nécessaire à la fabrication de la bière. Il a mis en place des LED et a procédé au remplacement de la chaudière. Ces changements ont coûté 2,8 millions d’euros. Le coût total des investissements est quant à lui de 18,8 millions d’euros.
Lancée en 2019, l’eau minérale Lodyss, provenance de ses sources, a contribué à hauteur de 20 % « dans les résultats de la société », précise Frédéric de Radiguès, directeur général du groupe. Le programme de livraison à domicile drinx.lu a vu son propre chiffre d’affaire bondir de 60 % avec 10.000 commandes effectuées et 4.000 clients.
Des ventes revenues à « une vitesse de croisière »
Pourtant 2022 n’a pas été un long fleuve tranquille. Elle a été marquée par la fin de la crise sanitaire et un été caniculaire, normalement propice à la consommation d’une « petite mousse ». La guerre en Ukraine et la vague inflationniste exceptionnelle ont pénalisé les brasseries à cause des hausses importantes des prix de l’énergie (+100 % pour l’électricité selon le groupe) et des matières premières (+60 % pour le malte, +20 % pour le houblon). Mais le groupe actif au Luxembourg et dans la Grande-Région (Wallonie, Allemagne et Grand-Est) a su résister. Ses ventes dans le secteur de la grande distribution sont revenues « à une vitesse de croisière par rapport à 2019 », soutient Isabelle Lentz, la Chief Commercial Officer de Munhowen.
A noter qu’au Grand-Duché, 406.608 hl de bières ont été importés tandis que 278.763 hl ont été produits l’an dernier. 185.040 hl de boisson fermentée luxembourgeoises ont été vendues dans le pays en 2022. L’année en cours a démarré sous les meilleurs auspices, d’après Frédéric de Radiguès, sans affirmer de chiffres. Pour lui, c’est sûr : « on a une belle année devant nous ». Une savoureuse affaire à suivre…
L’info en plus d’Ecorama Luxembourg
En 1970, 730.000 hl de bières étaient produits au Luxembourg. C’est trois plus qu’en 2022 où en comptait 278.763 hl. Il faut dire que le nombre de producteurs a diminué en plus de 50 ans. A cette époque, il y en avait 10 contre 4 grands acteurs aujourd’hui.