Dans sa note de conjoncture publiée ce jeudi, le Statec table sur un ralentissement de l’inflation tout au long de l’année 2022.
Ces derniers mois, elle n’a pas arrêté de grimper. Encore récemment, le Statec annonçait un taux d’inflation annuel à 4,5 % en novembre. Lors de la présentation de la deuxième note de conjoncture de l’année 2021, les spécialistes ont annoncé qu’elle devrait « refluer tout au long de l’année 2022 sur fond d’un essoufflement de l’impact haussier des prix de l’énergie ».
Paradoxalement, ce possible recule amène l’institution de la rue Erasme à « nettement réviser à la hausse » ses prévisions. L’inflation devrait atteindre les fameux 2,5 % en 2021 et en 2022 « et l’inflation sous-jacente se renforcerait au-delà de 2 % ».
Sur les salaires, le Grand-Duché affiche « un certain dynamisme », notamment dans les services de transports et entreposage, les activités immobilières et les services d’information et de communication. « Cette dynamique devrait rester de mise avec la tranche indiciaire tombée en octobre et une prochaine prévue pour le dernier trimestre 2022 ».
Selon le Statec, le Luxembourg fait partie des pays qui a le mieux traversé la crise sanitaire en 2020, « tout en ayant eu une part d’emplois aidés par le gouvernement relativement faible ». L’emploi progresserait de 3 % en 2021 et en 2022 tandis que le taux de chômage atteindrait les 5,2 % de la population active, soit pratiquement le plein emploi.
Des dépenses moins onéreuses
Répété comme un mantra par le futur ex-ministre des Finances Pierre Gramegna, la bonne situation des finances publiques devrait se maintenir. « Après un déficit de 3,5 % du PIB en 2020, le solde public devrait être très proche de l’équilibre cette année », puis remonter à +1,4 % en 2022. Les recettes publiques « rebondiraient » de 10 % en 2021. Les impôts sur les ménages et la TVA contribuent le plus « à cette dynamique favorable », souligne l’institution. Si les dépenses ont grimpé en flèche (+13%) à cause des mesures de soutien à l’économie liées à la pandémie, elles devraient progresser de 2 % cette année et de près de 4 % en 2022. En revanche, « la remontée de l’inflation, notamment en rapprochant les échéances des tranches indiciaires stimulera les dépenses », dit le Statec.
La question est de savoir si le gouvernement compte contracter un autre emprunt obligataire comme il a fait cette année et quelle serait la situation en cas de faillites d’entreprises en cascade.
Enfin, pour 2021, le PIB devrait avoisiner les 7 % mais retomberait à 3,5 % en 2022. « L’aggravation récente de la situation sanitaire au Luxembourg et chez nos voisins européens et par conséquent la perspective de restrictions à l’activité encore significatives, demeure le principal risque baissier entourant ces prévisions ». Seul l’avenir nous dira si l’institut a vu juste ou non. Affaire à suivre…
Pour 2022, il faudra s’attendre à une hausse des prix et le déclenchement d’une tranche indiciaire. (Photo : pexels)