Une nouvelle édition du « Jobdag », un événement organisé par RTL et l’Agence pour le développement de l’emploi (ADEM) s’est tenue ce jeudi au centre commercial de la Cloche d’Or. A cette occasion, près de 80 entreprises de différents secteurs de l’économie ont pu rencontrer leurs futurs collaborateurs. Ecorama Luxembourg a pris la température auprès de quelques firmes présentes et des personnes à la recherche d’un poste.
Dans les allées du centre commercial de la Cloche d’Or, ils étaient nombreux à se rendre sur les stands du premier « Jobdag » de l’année 2023, CV et lettres de motivation sous le bras. Organisé par RTL et l’ADEM, il permet aux entreprises et aux candidats d’avoir un premier échange. Un événement très utile en sachant que le marché de l’emploi est actuellement tendu.
« Ce n’est pas la première fois que nous participons » à cet type de foire à l’emploi, souffle une représentante des Caves St-Martin sises à Remich. « Jusqu’à ce jour, on a recruté entre 3 et 4 personnes sur place. Il était important d’y participer à nouveau », dit-elle. C’est même plus facile de recruter in situ car « nous sommes en contact avec les candidats, ça nous facilite les choses ». Le producteur de vins et crémants recherche plusieurs profils : des magasiniers, des techniciens de maintenance et des chauffeurs poids-lourds. Aujourd’hui, « j’ai des candidats moins qualifiés qui parlent moins de langues », ajoute-t-elle. « Pour le poste de chauffeur-livreur, j’ai eu une quinzaine de candidatures. Il y en a une dizaine que je peux éliminer de suite car ils n’ont pas le permis de conduire ou pour d’autres raisons ».
Lorsqu’on lui demande quelles sont les questions posées actuellement lors de l’entretien d’embauche, elle répond que celle du salaire arrive en deuxième position. Ce qui n’était pas le cas, il y a encore quelques années. Un constat partagé par Tiffany Gas, chargée de recrutement chez Cocottes, une entreprise de la restauration bien connue au Grand-Duché. Avant, on « vendait » un CV et des «savoir-être » lors d’une interview. Aujourd’hui, c’est l’inverse. Les personnes viennent « dans l’entreprise si ça va dans leur sens. Ce sont eux qui réfléchissent à la proposition. Ça va dans la vie actuelle », affirme-t-elle.
Pas de télétravail intégral
Avec la pandémie de Covid-19, la perception du travail par les salariés a changé. Les firmes doivent s’adapter. « Les horaires sont importants, souligne la chargée de recrutement. Ceux issus du milieu de la restauration ne veulent plus de coupure ». Ils souhaitent avoir des horaires continus « pour l’équilibre vie privée, vie professionnelle ». Ils demandent aussi de quel type de contrat il s’agit. « Ils vont chercher un CDI. Ils ne veulent plus travailler le soir et le week-end. C’est aussi à nous de nous adapter ». Trouver le juste milieu est un exercice d’équilibriste. L’enseigne à la poule, qui embauche en contrat à durée indéterminée, va mettre en place la semaine de quatre jours, dans le but d’attirer plus de futurs employés. Elle lancera d’ailleurs le premier food hall du Luxembourg à la Belle Étoile au mois de juin 2023.
Installée au deuxième étage du centre commercial, la firme Lulubuy spécialisée dans la distribution e-commerce cherche activement des profils « IT ». Comme par exemple des Senior Back-end PHP Developper, Senior technology leader, Fullstack PHP developer, Maintenance Manager, Senior Fullstack PHP developer. «C’est très difficile d’en trouver au Luxembourg. On se bat sur un petit marché », pointe le CEO Kaïs Belkebir. Il ajoute : « le vivier de candidats n’est pas suffisant ou n’a pas assez d’expérience pour être autonome et prendre des initiatives. On recherche des profils expérimentés et déjà formés » avec une certaine créativité. « C’est un gros challenge ». D’après lui, « il y a de plus en plus d’entreprises qui ont du mal à recruter » dans ce secteur. Les candidats à l’embauche ressentent le besoin de rencontrer leurs collègues. Le télétravail intégral n’est pas demandé. L’entreprise a reçu quelques visites. « On a reçu un profil intéressant. Certains sont même venus pour des amis », souligne le CEO.
Des valeurs humaines et de la convivialité
Croisé au premier étage près d’un stand, Kevin Hernandez Figuereo vient de terminer un Master Électronique, Energie électrique et Automatique. Inscrit à l’ADEM, le jeune homme de 27 ans cherche dans le domaine de la technologie. A la question de savoir à quoi ressemble selon lui le job idéal, il lance : « c’est un job où je pourrai m’épanouir et apprendre tout au long de ma vie ». Venu « donner un CV en main propre et avoir un contact avec une entreprise qui l’intéresse », il cherche une société dans laquelle il trouvera « des valeurs humaines » et de « la convivialité ».
Croisée un peu plus loin, Silvana, 48 ans est une bénéficiaire du Centre d’Initiative et de Gestion Local (CIGL). Originaire d’Espagne, elle cherche un emploi dans son domaine, l’hôtellerie. Présente au Luxembourg depuis deux ans et demi, elle souligne qu’il est plus facile de trouver du travail ici que dans son pays. « Il y a beaucoup plus d’offres» et les salaires sont aussi plus élevés.
A la fin du mois de décembre 2022, le Luxembourg comptait 15.760 demandeurs d’emploi pour un total de 458 210 salariés.
L’info en plus d’Ecorama
Interrogée par nos soins, la directrice de l’ADEM Isabelle Schlesser s’est dite fière de ce jobday. « C’est un concept qui permet de se faire rencontrer de vraies personnes. Ici, le recruteur et les candidats ont la possibilité de se voir en direct ». Ces derniers peuvent faire part de leur motivation et de ce fait augmentent leur chance d’être rembauché. A la fin du mois de décembre 2022, 10.925 postes étaient déclarés ouverts à l’Agence pour le développement de l’emploi. Il y a quelques mois encore, ce chiffre cumulait à 13.000. « Dans tous les secteurs, on sent que les entreprises ont du mal à recruter », observe la directrice.