La ministre des Finances Yuriko Backes a fait le point lundi sur la situation des finances publiques du pays à la fin du mois de septembre. Avec des recettes en hausse et des dépenses plus faibles, la situation financière « demeure en surplus ».

« Malgré un solde budgétaire qui continue à se présenter encore de manière favorable à la fin du troisième trimestre, il est encore trop tôt pour en tirer des conclusions définitives », a affirmé Yuriko Backes dans le communiqué relatif à la situation des finances publiques au 30 septembre. A cette date, les recettes totales de l’Administration centrale se chiffraient à 17,7 milliards d’euros. Celles perçues par les trois administrations fiscales se sont établies à 15,1 milliards d’euros, soit +8 % par rapport à 2021. « Malgré cette évolution positive, on constate une exécution moins favorable par rapport à la même période de l’année précédente lorsqu’elle s’élevait à 84,1 % du budget voté ».

Les recettes fiscales ont progressé grâce à l’impôt sur les traitements et salaires (+498 millions d’euros). Cette progression s’explique d’un côté par un marché du travail dynamique, l’effet cumulé des deux tranches indiciaires et le décalage d’un paiement fin 2021 à début 2022, « ce qui est susceptible de créer une distorsion au niveau de la comparaison annuelle », prévient le texte. La tendance positive devrait être « réduite » après l’entrée en vigueur du crédit impôt énergie (CIE). Le montant de celui-ci était de 113 millions d’euros. Avec l’augmentation générale des prix, les recettes de la TVA ont grimpé de 10 % en un an (+339 millions d’euros). Celles des douanes ont grimpé de 3 % par rapport à 2021 « mais le seuil des 75 % du budget n’a pas été atteint », note le communiqué. Les ventes de diesel ont reculé de 9 % en comparaison à septembre 2021, «contribuant ainsi à la réduction des émissions de CO2 en ligne avec les engagements climatiques du gouvernement ». Les remises sur les carburants appliquées chez nos voisins belges et français ont également participé à cette baisse.

Côté dépenses, elles se situaient à 16,8 millions d’euros (+3 % par rapport à 2021). « Ainsi, les effets de l’inflation sur les dépenses ne se relèveront que plus tard et l’année 2021, par rapport à laquelle la comparaison est faite, était encore fortement marquée par le déboursement des aides dans le cadre de la pandémie », indique encore le ministère des Finances. A noter que sur les neuf premiers mois de l’année, des dépenses à hauteur de 209 millions d’euros ont été faites dans le cadre du Solidaritéitspak 1.0 et de l’Energiedësch pour l’année 2022.

Une hausse importante des dépenses dans les prochains mois

Le solde de l’Administration centrale baisse néanmoins de +1,1 milliard d’euros au 30 juin à désormais +924 millions d’euros à la fin septembre. La tendance à la baisse se poursuivant également fin octobre. A cause de la dégradation de l’environnement économique, des pressions inflationnistes ainsi que de la mise en œuvre des mesures décidées dans le contexte des paquets de soutien, « il faut s’attendre à une hausse importante des dépenses et donc à une détérioration continue du solde de l’administration centrale au cours des prochains mois », prévient l’institution.

La ministre des Finances dit continuer à préconiser « une politique budgétaire responsable et prévoyante au vu des défis qui se présentent à nous dans les mois à venir ». Si les résultats de la fin septembre lui inspirent confiance quant à la résilience des finances publiques et du tissu économique face aux défis qui se posent, Yuriko Backes affirme qu’elle maintient son engagement pour prévoir des allégements fiscaux ciblés qui favorisent le pouvoir d’achat des ménages et la compétitivité de l’économie luxembourgeoise.