Le PIB de l’ensemble de la zone euro a progressé de 0,7% en glissement trimestriel. Une bonne surprise à laquelle ne s’attendait pas Guy Wagner, Chief Investment Officer de la société de gestion BLI- Banque de Luxembourg Investments.
Cette « surprise positive » provenait des pays de l’Europe du Sud qui bénéficient du fort rebond du tourisme, d’après le CIO de BLI- Banque de Luxembourg Investments Guy Wagner qui, il y a quelques jours, livrait son dernier rapport d’analyse. L’Allemagne, le pilier industriel de la zone euro, a vu son activité stagner.
Le constat est moins positif aux États-Unis. Le PIB a reculé de 0,9% « en rythme annualisé » par rapport aux trois premiers mois de 2022. Selon Guy Wagner, cette évolution résultait principalement de l’affaiblissement des dépenses publiques et des investissements immobiliers « alors que la consommation domestique a continué de croître ». Pour lui, il est peu probable que le premier semestre 2022 soit officiellement classé comme récession. Même si le critère technique de deux trimestres consécutifs de baisse du PIB soit rempli.
Vendredi 3 août, les derniers chiffres sur le marché du travail ont été publiés. Bonne nouvelle, le taux de chômage est revenu à 3,5% comme en février 2020, c’est-à-dire avant la pandémie de Covid-19. Les 22 millions d’emploi détruits ont été retrouvés. Cité dans une dépêche de l’Agence France Presse (AFP), le président américain Joe Biden a déclaré qu’il y avait « plus de personnes qui travaillent aux États-Unis qu’avant le début de la pandémie », et même « qu’à n’importe quel moment de l’histoire américaine ».
IPT, le nouvel outil de Christine Lagarde
En Chine, autre puissance économique très importante, le PIB a connu une progression de 0,4% en glissement annuel à cause des mesures strictes du confinement qui ont été levées entre temps. Au Japon, « les exportations demeurent la composante du PIB la plus
dynamique, le ralentissement de la demande mondiale ne montrant que peu d’impact jusqu’à présent », note le CIO.
Conformément à ce qui était attendu, la Réserve fédérale américaine a procédé à la deuxième hausse consécutive des taux directeurs de 75 points de base. La fourchette cible des taux se trouve désormais à 2,25-2,50%. « Un resserrement supplémentaire de 50
points de base lors de la prochaine réunion en septembre constitue actuellement l’hypothèse la plus probable », prévient Guy Wagner.
La Banque centrale européenne (BCE) a mis fin à l’ère des taux négatifs en relevant ses trois taux directeurs de 50 points de base. Le taux de refinancement se situe à 0,5%. Présenté par la présidente du Conseil des gouverneurs, Christine Lagarde, l’« instrument de protection de la transmission » (IPT), vise à empêcher un écartement trop
important des taux de financement au sein de la zone euro. L’économiste luxembourgeois prévient :« Si un tel écartement devait se produire, la BCE pourrait intervenir sous certaines conditions en achetant sans limite les emprunts des États les plus sous pression».
Des investisseurs soulagés
Les marchés action ont fortement rebondi en juillet après le recul « historique » des cours de bourse au premier semestre. «La publication de bons résultats d’entreprises par la plupart des poids lourds des principaux indices boursiers a suscité une réaction de soulagement auprès des investisseurs, à nouveau plus enclins à la prise de risque actions. », commente Guy Wagner.
Ainsi, l’indice des actions mondiales MSCI All Country World Index Net Total Return a enregistré la plus forte hausse mensuelle depuis avril 2020. Seuls les pays émergents n’ont pas participé au rebond. « Au niveau sectoriel, les meilleures performances ont été réalisées par les valeurs de la technologie et de la consommation discrétionnaire (dont le luxe en particulier), qui ont fortement rebondi après leur contre-performance du premier semestre », conclut-t-il.