Au mois d’avril, le taux d’inflation annuel a atteint les 7 % sur un an. Un chiffre très élevé qui avait été atteint la dernière fois il y a 38 ans. Si les prévisions d’inflation ont été relevées pour 2022 et 2023 par le Statec, les tranches indiciaires tomberont en décalage comme prévu lors de la dernière tripartite.

On n’arrête plus l’inflation. D’après les dernières données de l’institut de la statistique, son taux s’élève désormais à 7 %. La dernière fois que ce chiffre avait été atteint, c’était en 1984. Autant dire, au siècle dernier. Sans surprise, les produits pétrolier contribuent à cette forte augmentation. L’inflation sous-jacente est «  sur une trajectoire très dynamique »à 4,2 %. La tension sur les prix est bien là. « Plus de 70 % des sous-classes de produits de l’indice des prix affichent une progression annuelle de 2 % », souligne le Statec.

Le dynamisme affiché s’explique « en partie » par « des facteurs antérieurs au conflit en Ukraine (les décalages entre la reprise de l’offre et de la demande à l’issue de la crise du Covid-19). La guerre en Ukraine et le maintien de la stratégie « zéro Covid » mise en place en Chine perturbent « à nouveau massivement les chaînes logistiques ».

La « fièvre » du prix du Brent (proche des 130 dollars le baril début mars) a fait gonfler les prix à la consommation du mazout et des carburants. Selon l’institut de la rue Erasme, l’impact de l’envolée du gaz, de certains prix de métaux et des produits alimentaires (le blé en premier lieu) pour lesquels la Russie et l’Ukraine sont des importants fournisseurs à l’échelle mondiale, est « moins direct » et se répercutera « de manière décalée et graduelle sur les prix finaux ».

Des billets d’avion plus chers

Au Luxembourg, l’inflation des services (+4,4% sur un an en avril) a « déjà été nourrie ces derniers mois par les deux tranches indiciaires » payées en octobre 2021 et avril 2022. Le Statec anticipe une inflation à 5,8 % pour cette année (contre 4,4 % dans ses prévisions de février) et de 2,8 % en 2023 (contre 1,3%). Selon ces prévisions d’inflation, une nouvelle tranche indiciaire devrait être déclenchée en juin. La deuxième devrait arriver à la fin du 1er trimestre 2023. Conformément au « solidaritéitpak » approuvé en avril dernier, leur application sera reportée à avril 2023 et avril 2024. D’ici là, la situation économique aura probablement changé et des ajustements seront peut-être effectués.

Le mois dernier, l’indice des prix à la consommation a légèrement grimpé (+0,8%). Cela s’explique par l’augmentation des prix de certains services en partie déclenchée par l’index (consultation chez le médecin et le dentiste). Il fallait débourser plus pour se payer des billets d’avion. Le coût s’est « envolé » de 31,4 % par rapport à mars. Le décollage était moins spectaculaire pour les voyages à forfait (+10,8%). Les vacances de Pâques expliquent ce phénomène de hausse.

Dans les rayons des supermarchés, les légumes frais, la viande, les produits laitiers, fromages et œufs ainsi que les graisses et les huiles ont vu leur prix grimper (respectivement 3,7 % 2,4 % 1,2 % et 1,4%). A l’inverse, certains articles étaient moins chers à l’image des fruits de mer frais (-1,6%), le café (-1,3%) et le riz (-1,1%). Au niveau du non-alimentaire, une baisse a été observée pour le prix d’une paire de chaussures (-4,2%).