La ministre des Finances Yuriko Backes a fait le point sur la situation des caisses de l’Etat à la fin du mois de mars.
« La situation des finances publiques à la fin du premier trimestre 2022 illustre la résilience du tissu économique luxembourgeois et le rebond de la croissance à l’issue de la crise sanitaire au tournant de l’année », a affirmé Yuriko Backes dans le communiqué relatif à la situation des finances publiques à la fin mars. Les recettes encaissées par l’Administration centrale s’élèvent à 6,1 milliards d’euros, soit +13,4% ou 716 millions d’euros de plus par rapport à fin mars 2021. Dans le détail, l’Administration des contributions directes (ACD) a perçu 3,1 milliards d’euros de recettes, (+344 millions d’euros, soit +13% par rapport au mois de mars 2021). Celles encaissées par l’Administration de l’enregistrement, des domaines et de la TVA (AED) culminent à 1,9 milliard d’euros (+233 millions d’euros, soit +14%, par rapport à l’exercice budgétaire précédent).
Concernant les recettes de l’Administration des douanes et accises (ADA), elles s’élèvent à près de 483 millions d’euros, (+ 79 millions d’euros ou +20% par rapport à 2021). Alors qu’en termes de quantités, les ventes de carburants ont progressé par rapport à 2021, ce sont surtout les ventes de diesel qui continuent à afficher une tendance baissière par rapport à 2019, confirmant ainsi l’efficacité de la taxe CO2 comme outil de réduction des ventes de carburants.
Un solde très positif
Les dépenses restent stables par rapport à l’exercice précédent à près de 5,3 milliards d’euros, notamment par le recours moins important aux aides mises en place dans le cadre du paquet de relance économique dit « Neistart Lëtzebuerg« . Celles liées au paquet s’élèvent désormais à 61 millions d’euro. Au total, « l’État a déboursé quelque 2,8 milliards d’euros depuis le début de la pandémie en mars 2020 pour soutenir les ménages et les entreprises », souligne le texte. Le solde de l’Administration centrale passe de 56 millions d’euros au 31 mars 2021 à 757 millions d’euros au 31 mars 2022. « Il ne s’agit pourtant que d’une photo momentanée de la situation comptable », prévient le communiqué. En tant que petite économie ouverte, tournée vers l’extérieur, le Luxembourg sera directement touché par l’évolution de la situation géopolitique et macroéconomique. Avec le coût des mesures du Solidaritéitspak et de l’Energiedësch, « ce renversement de la conjoncture est susceptible d’aboutir à une dégradation considérable du solde de l’Administration centrale dans les mois à venir », dit-il encore.
A propos de la dette publique, son niveau a baissé d’un milliard d’euros suite au remboursement d’un emprunt obligataire venu à échéance le 21 mars 2022. De ce fait, elle s’élève 16,9 milliards d’euros, ce qui correspond à un ratio de 23,7% du PIB. Le taux d’endettement du Grand-Duché continue à se situer à un niveau bien inférieur au plafond des 30% du PIB fixé au programme gouvernemental, et « elle reste la moins élevée au sein de la zone euro hormis l’Estonie ».
« Il faudra donc faire preuve de prudence face à ces développements et appliquer une rigueur continue dans l’exécution du budget pour assurer des finances publiques saines », conclut la ministre des Finances.