La protection du climat, la politique fiscale et les retraites sont les thèmes phares du scrutin dont l’issue est encore incertaine.

On ignore encore qui succèdera à Angela Merkel, Chancelière depuis 2005. Les électeurs choisiront-ils Armin Laschet (CDU), Annalena Baernock (Die Grünen) ou Olaf Scholz (SPD) ?

Nadia Gharbi, CFA chez Pictet, pense qu’une coalition « feux de circulation » ( Die Grünen- SPD- FDP) serait l’alternative la plus probable à un groupe dominé par le duo CDU/CSU. Pour Martin Moryson, Chief Economist Europe de DWS : « notre scénario de base d’une coalition noire-verte (CDU/CSU et Verts) sera probablement accueilli avec un haussement d’épaules par les marchés financiers, car il a déjà été évalué. Il en va de même pour toutes les coalitions dans lesquelles au moins un parti de centre-droit (CDU/CSU et FDP) et un parti de gauche (SPD, Verts et Gauche) sont représentés ».

Une coalition conservatrice composée de la CDU/CSU et du FDP pourrait être accueillie « positivement sur les marchés boursiers en raison de ses politiques plus orientées vers le marché, mais ses idées fiscales strictes pourraient provoquer une « peur européenne » sur les marchés obligataires », souligne-t-il. En revanche, un gouvernement de coalition de gauche composé des Verts, du SPD et de la Gauche est susceptible de susciter quelques inquiétudes sur les marchés boursiers quant à une réglementation (directe) plus poussée et une approche politique moins axée sur la croissance, tandis que les marchés obligataires pourraient réagir plus positivement étant donné l’attitude plus favorable à l’Europe.

« Les dépenses sociales atteignent déjà un niveau historique »

La protection du climat est l’un des thèmes phares de cette campagne électorale. Les écologistes, par exemple, déclarent viser rien de moins qu’une « révolution énergétique » en développant massivement les sources d’énergie renouvelables et en imposant des sanctions plus sévères aux combustibles fossiles. Le parti autour de la candidate principale Analena Baerbock propose également un ministère du climat avec un droit de veto dans son dernier programme d’action immédiate. Le FDP, quant à lui, fait référence à son rôle de « modèle et pionnier en matière de protection du climat », pour ensuite rejeter la responsabilité sur les marchés en cherchant à étendre le système d’échange de quotas d’émission.

De son côté, Bert Flossbach, co-fondateur de Flossbach von Storch affirme que les retraites sont un sujet bien plus important. Les dépenses sociales atteignent déjà un niveau historique. L’actuel gouvernement a consacré plus d’un tiers de la production économique totale , « soit environ 1 200 milliards d’euros  aux prestations sociales ». S’il n’y a pas de réduction des prestations de retraite ou de forte augmentation des taux de cotisation, les subventions fédérales récentes de 101,8 milliards d’euros devront augmenter considérablement », dit-il.

Un « déficit zéro » difficile à atteindre

Au sujet de la politique fiscale, la CDU promet d’importantes réductions d’impôts, mais l’incertitude règne quant à la faisabilité financière et à la manière d’atteindre l’objectif d’un « schwarze Null » (autrement dit, un zéro noir ou déficit zéro) sans recettes fiscales supplémentaires. « Dans une interview réalisée par ARD cet été, le candidat au poste de chancelier de la CDU a même déclaré son propre programme électoral comme caduc en affirmant qu’aucune mention de réductions d’impôts n’apparaissait dans le programme électoral de son parti », soutient le Portfolio Manager chez Ethenea.

Dans l’ensemble, « tout porte à croire que les élections législatives allemandes ne secoueront pas trop la politique allemande ou européenne, ni les marchés des capitaux », selon le Chief Economist Europe de DWS. Tobias Burggraf, Portfolio Manager chez Ethenea Independent Investors partage ce point de vue : « à notre avis, certains éléments continuent de suggérer que les prochaines élections fédérales auront une fois de plus peu d’impact sur les marchés. Les résultats des élections sont encore indécis et il n’y a actuellement aucun signe de coalitions qui pourraient changer la direction de l’économie, comme une alliance entre la CDU et le FDP ou le SPD, les écologistes et le Parti de gauche ». Réponse le 26 septembre.

La fin de l’ère Merkel approche et les incertitudes sur l’identité du futur Chancelier sont encore nombreuses. (Photo : pexels)

Cet article vous a plu? N’hésitez pas à le commenter et à le partager sur les réseaux sociaux.