Acheter en ligne serait moins polluant qu’en magasin, selon une étude menée par l’Oko-Institut de Berlin relayée par Jan-Christoph Herbst, gestionnaire de portefeuille chez MainFirst. La vente en ligne a connu un certain engouement au Luxembourg lors du premier confinement au printemps 2020 et devrait se développer.

Au début des années 2000, la vente en ligne était répartie entre quelques acteurs à l’image d’Amazon ou Ebay. Vingt ans plus tard, les acteurs de ce marché se sont multipliés. Il est plus facile et moins onéreux de vendre ses produits dans sa propre boutique en ligne, affirme Jan-Christoph Herbst, Portfolio Manager de chez MainFirst. Payer, stocker les marchandises, mettre en place une charte graphique et la publicité sur les réseaux sociaux sont désormais «  faciles et peu coûteux » à implémenter.

De plus en plus d’entreprises utilisent leurs plateformes commerciales. C’est le cas de l’Allemand Zalando, par exemple. Aujourd’hui, la vente sur le net ne limite pas à ces produits. Voitures, médicaments, meubles, matelas sont désormais à porté de clic.

La pandémie de Covid-19 a accéléré la croissance de cette industrie. Durant les périodes de confinement, les consommateurs n’avaient pas la possibilité de faire leurs emplettes à leurs aises dans les magasins. L’une des conséquences étant l’augmentation du cours des actions. Elle a été observée chez Amazon, Shopify, Zur Rose, Shop Apotheke pour ne citer qu’eux. « Le cours d’Alibaba a été mis sous pression à la fin de l’année dernière en raison de l’effondrement de sa filiale ANT lors de son activité en bourse », souligne Jan-Christoph Herbst. Cependant, la vente de détail en ligne a cru de 30 % par an et « devrait continuer à présenter un potentiel de croissance dans les années à venir ».

Raccourcir les itinéraires des camionnettes

Une question surgit : dans quelle mesure le commerce électronique est-il préjudiciable à l’environnement ? Le gestionnaire de portefeuille de chez MainFirst cite une étude de cas menée par l’Oko-Institut de Berlin, l’une des principales sociétés de conseil scientifique en Europe pour le développement d’un avenir durable. Il a comparé l’empreinte carbone de l’achat d’une paire de chaussure de sport en ligne à celle de l’achat en magasin dans une grande ville. Résultat : « même en tenant compte du taux de retours moyen élevé, seulement environ 919g de CO2 sont produits en ligne alors qu’environ 1270g sont produits lors de l’achat en boutique ».

Bien que la livraison produise davantage d’émission de gaz à effet de serre en zone rurale, « la part d’émission d’un colis dans une camionnette de livraison contenant des centaines de colis est presque négligeable », écrit Jan-Christoph Herbst. En ville, la livraison ne représente que 230g de CO2 par colis. L’augmentation de l’utilisation des capacités et le raccourcissement des itinéraires de livraison offrent, selon le spécialiste, « un potentiel supplémentaire » de réduction des émissions de CO2 pour le commerce en ligne.

La part des achats sur Internet aux États-Unis a bondi à plus de 20 % du total des ventes de détails en 2020. Au niveau mondial, d’ici l’année 2023, les ventes en ligne devraient atteindre les 6,500 milliards de dollars par an. Des chiffres qui donnent le tournis.

Le succès fou de Letzshop

Et au Luxembourg, où en est-on ? 85 % des internautes ont effectué des achats sur le net entre mars et juin 2020, confirme une étude du Statec parue fin avril 2021. 60 % des biens achetés sur les plateformes sont des vêtements, suivis par les repas (33%) et les livres, magazines ainsi que les journaux imprimés (32%).

Pour Philippe Herremans, le coordinateur de la plateforme grand-ducale Letzshop.lu , interrogé par nos confrères de wort.lu/fr, 2020 aura été l’année d’une «progression particulièrement spectaculaire». Les commandes ont battu tous les records +1.434% de 2019 à 2020et le chiffre d’affaire a grimpé de … 803 % en un an. Cependant, tous les commerces au Luxembourg n’ont pas franchi le cap de la digitalisation. La vente en ligne a encore de beaux jours devant elle.

La pandémie de Covid-19 a donné un coup d’accélérateur à la vente en ligne qui devrait continuer à se développer dans les années à venir. (Photo : pexels)

Cet article vous a plu? N’hésitez pas à le commenter et à le partager sur les réseaux sociaux.