Selon deux portfolio managers de chez Mainfirst, en 2020, la distribution des dividendes aux actionnaires a baissé de près de 12% par rapport à 2019. Cette baisse serait « un incident ponctuel ».

Assurément 2020 a été une « Annus horribilis ». Même pour les chasseurs de dividendes. C’est ce qu’affirment Thomas Meier et Christos Sitounis, Portfolio Managers des fonds MainFirst Global Dividend Stars & MainFirst Euro Value Stars. Pour la première fois dans l’histoire, à court terme, les dividendes ont baissé plus fortement que les bénéfices.

Certains secteurs durement frappés par la crise (le pétrole, les mines pour ne citer qu’eux) ont enregistré « des pertes importantes ». Les deux spécialistes prennent exemple de la compagnie aérienne allemande Lufthansa qui a dû « laisser ses actionnaires les mains vides », en partie à cause du plan de sauvetage gouvernemental.

Ils citent le DAX qui a versé un total de 34,1 milliards d’euros en dividendes au cours de l’année civile 2020, ce qui correspond à une baisse de 11,4 % par rapport à l’année précédente. Les bénéfices de ce dernier ont baissé de près de 50%. « Nous nous attendons à ce que l’environnement économique s’améliore considérablement au fur et à mesure de l’endiguement de la pandémie, ce qui se reflétera également dans les estimations de bénéfices et les versements de dividendes des entreprises », affirment Thomas Meier et Christos Sitounis.

Plus de liquidités dans les PME

D’après eux, les petites et moyennes entreprises (PME) ont été beaucoup plus dynamiques dans l’ajustement de leurs coûts que les sociétés à grande capitalisation. « De plus, les réserves de liquidités des PME ont été nettement plus élevées, ce qui peut également être attribué à une structure de bilan plus conservatrice », soulignent-ils.

Ils prévoient une bien meilleure année pour les dividendes de l’exercice 2021, avec « des ratios de distribution de près de 60 % et plus, ce qui devrait à nouveau séduire de nombreux investisseurs ». L' »annus horribilis » relèverait plutôt d’un « incident ponctuel ». « Dans un contexte de taux d’intérêt structurellement bas qui perdure, les stratégies de dividendes combinant distribution de dividendes et opportunités de hausse des cours des actions de sociétés prometteuses restent un composant de portefeuille attrayant. Les perspectives économiques et cycliques demeurent difficiles à évaluer et de nombreuses entreprises restent prudentes, ce qui est compréhensible », concluent-ils.

Si 2020 a été une très mauvaise année pour les chasseurs de dividendes, 2021 devrait être meilleure selon deux gérants de portefeuille. (Photo : pexels)