Pour bien gagner sa vie au Luxembourg, il vaut mieux être un homme instruit en CDI et exercer dans la même entreprise dans le secteur tertiaire depuis quelques années. Explications avec les données du Statec.

Au Grand-Duché, tout le monde ne roule pas sur l’or. Si c’était le cas, il n’y aurait pas d’aussi grandes disparité au niveau des salaires selon les secteurs d’activités et les professions. Dans l’un de ses dernières publications, l’institut luxembourgeois de la statistique met en exergue les éléments qui font que les écarts de salaire existent.

Une personne ayant un niveau d’éducation élevé a « en moyenne » 24% de plus de salaire qu’une autre moins qualifié. Comme le dit le Statec, « l’écart est le plus important entre cols blancs peu qualifiés et cols blancs qualifiés ». En revanche, celui entre « cols bleus qualifiés et cols blancs peu qualifiés est très faible et statistiquement non-significatif ». Un cadre de direction, par exemple, gagnerait 56% de plus qu’un vendeur.

Un salarié qui a une certaine ancienneté dans son entreprise a plus de chance d’avoir un salaire plus élevé. L’auteur de l’étude constate que l’augmentation salariale est liée à l’âge et au temps de présence dans la société. La taille de cette dernière a aussi un impact sur le niveau du salaire. « Plus le nombre de salariés occupés par l’employeur est important, plus le salaire a tendance à être élevé », écrit-il.

Des femmes qualifiées, moins bien payées

Le fait d’être un manager augmente le salaire en moyenne de 30% « par rapport à un poste qui n’aurait pas ce type de responsabilité ». Le type de contrat joue également. Un salarié en CDI gagne en moyenne 23% de plus qu’un autres en CDD « qui présenterait les mêmes caractéristiques par ailleurs », souligne le Statec.

Ce dernier affirme que l’écart salarial « dû au seul fait d’être une femme plutôt qu’un homme est égal à -13,4% alors que l’écart salarial observé entre hommes et femmes est de – 7,1%. » Pourtant, « les femmes présentent en moyenne des caractéristiques plus favorables à des salaires élevés que les hommes », continue l’institut de la statistique. Elles disposent d’un niveau d’éducation moyen plus élevé et travaillent davantage dans des secteurs et professions mieux rémunérées. Dans l’Union européenne, les femmes gagnent en moyenne, près de 15% de moins que leurs collègues masculins. En matière d’égalité salariale, il y a encore du chemin à faire.

En outre, s’il existe un écart entre le salaire annuel moyen d’un résident qui est de 73 251 euros et celui d’un travailleur frontalier 57 489 euros, ce n’est pas à cause d’une résidence ou non au Grand-Duché mais au fait que les deux populations n’ont pas forcément « le même niveau d’éducation ou le type de profession exercée ».

La différence de salaire est importante entre un « col blanc » qualifié et un « col bleu » peu qualifié, selon le Statec. (Photo : pexels)