Le ministre des Finances Pierre Gramegna a fait le point sur la situation des finances publiques à la fin 2020. Sans surprise, les dépenses ont augmenté et les recettes ont reculé. On vous explique pourquoi.

A la fin de l’année 2020, les dépenses de l’Administration centrale s’élevaient à 21,1 milliards d’euros. Cela représente 251 millions de plus par rapport à ce qui était prévu dans le budget voté. Pourquoi une telle hausse? Réponse : l’engagement de l’État pour la lutte contre le Coronavirus. Et pour assurer la relance économique, il a mis la main à la poche. Au 31 décembre, 937 millions d’euros ont été dépensés pour le chômage partiel, 235 ont été dédiés au financement du congé pour raison familiale extraordinaire et pour le congé au soutien familial. 194 millions sont allés à la gestion de crise sanitaire et à la santé publique. Enfin 103 millions d’euros ont été alloués, sous forme d’aides directes non-remboursables aux microentreprises et aux indépendants.

Et au niveau des recettes ? Ce n’est pas vraiment la joie. Elles ont baissé de 1,5 milliards d’euros (-7%) par rapport au budget voté, s’établissant à 18,8 milliards d’euros. Si elles font grise mine, c’est parce que moins de TVA a été encaissée et que les ventes de carburant ont fortement reculé (-23,39% pour l’essence et -21,14% pour le diesel). Ce qui représente 112,8 millions de litres d’essence et 460,6 millions de litre de diesel non vendus par les stations-service. « Grâce à cette évolution, le Luxembourg a pu pleinement respecter son engagement d’une réduction de 20% de ses émissions de CO2 par rapport à 2005, sans recourir à des certificats de compensation d’émissions de gaz à effet de serre », explique le communiqué du ministère des Finances.

Une situation tendue

Quant à la dette publique, elle s’établissait à environ 16 milliards d’euros, ce qui correspond à quelque 26,5% du PIB, soit un niveau nettement inférieur aux 30% du PIB prévus dans le programme gouvernemental. « Le Luxembourg est ainsi le pays de la zone euro dont le niveau de la dette a le moins augmenté en 2020, tout en affichant le niveau de dette publique le plus faible après l’Estonie », dit le ministère.

Cité dans le communiqué, le ministre des Finances pense que « les nombreuses mesures mises en place par le gouvernement pour soutenir la relance et pour protéger les emplois, ensemble avec la campagne de vaccination, contribueront à renforcer cette tendance au cours de l’année 2021 ». D’après lui, si le solde budgétaire s’est amélioré au 4e trimestre, « il ne faut cependant pas perdre de vue que l’exercice comptable n’est clôturé qu’après l’écoulement d’une période complémentaire, pendant laquelle des dépenses substantielles seront encore effectuées au titre de l’exercice 2020 ». « La situation des finances publiques reste donc tendue et la prudence de rigueur », termine-t-il.

En 2020, le Grand-Duché est le pays de la zone euro dont le niveau de la dette a le moins augmenté. (Photo : écorama luxembourg)