Le géant de l’acier luxembourgeois a informé ce jeudi dans un communiqué qu’il allait sabrer dans ses effectifs au Grand-Duché afin de faire face aux conséquences de la crise engendrée par la pandémie de Coronavirus.

C’est une mauvaise nouvelle pour l’économie luxembourgeoise. Le géant de l’acier ArcelorMittal a annoncé ce jeudi dans un communiqué qu’il allait supprimer 570 emplois au Grand-Duché. Ceux-ci se trouvent dans les secteurs de la production et dans l’administratif.

Afin de justifier ces suppressions de postes, l’entreprise met en avant l’impact de la pandémie de coronavirus qui a aussi touché l’industrie sidérurgique. Ces principaux clients, l’automobile et la construction, n’ont pas eu ces derniers mois une activité normale. En effet, la production automobile en Europe s’est effondrée de 53% au deuxième trimestre. Une baisse de 26% de la production automobile mondiale est prévue pour 2019.

Au deuxième trimestre également, l’activité dans le secteur de la construction a diminué de 15 % dans la zone euro par rapport à la même période en 2019, avec peu de signes de reprise du secteur de la construction en cours.

Un ersatz de « Score »

L’entreprise dit également dans son communiqué qu’une consultation sera immédiatement engagée « avec les représentants des travailleurs et le gouvernement luxembourgeois, afin d’atténuer l’impact de cette situation. ArcelorMittal Luxembourg s’engage à prendre les mesures nécessaires pour trouver les meilleures solutions possibles pour les personnes concernées, au sein d’un cadre d’un dialogue social transparent et constructif, spécifique au modèle luxembourgeois ».

La branche sidérurgie et mines du syndicat OGBL n’a pas tardé à réagir à cette annonce. Dans un communiqué lui aussi diffusé ce jeudi, elle affirme que cette restructuration vient remplacer « le projet «SCORE» annoncé l’année passée qui aurait déjà eu des conséquences similaires, mais à moindre échelle » (ndlr: 260 postes devaient être supprimés). Elle dit exiger que « tous les instruments à disposition (préretraites, chômage partiel, formations, reclassement, etc.) soient considérés avant que des licenciements ne soient envisagés. L’OGBL réitère sa revendication visant à mettre en place un nouvel accord de type «tripartite» afin de faire face à toutes les éventualités liées à ce plan de restructuration. Il faut impérativement maintenir les outils du dialogue social luxembourgeois qui ont fait leur preuve par le passé, quitte à les adapter aux besoins actuels ».

D’après elle, « l’objectif n’est pas seulement d’éviter à tout prix un plan social, mais également de garantir l’avenir de l’entreprise au Luxembourg ».

« L’entreprise doit prendre ses responsabilités »

A l’image du syndicat de gauche, le LCGB a réagi. Dans un communiqué, il dit avoir adressé un courrier au ministre du Travail Dan Kersch et à son homologue de l’Economie Franz Fayot « afin de convoquer d’urgence une tripartite sidérurgie« .

Jeudi en fin de journée, le ministre de l’Economie n’y est pas allé de main morte après cette annonce. « Nous vivons actuellement un moment sombre dans l’histoire sidérurgique du pays », a-t-il dit dans un communiqué.

Qualifiant ArcelorMittal d’acteur « prépondérant dans l’histoire sidérurgique du pays » qui a « bénéficié pendant de longues années du soutien gouvernemental pour rester compétitif », Franz Fayot tient à rappeler à ce que « l’entreprise prenne ses responsabilités en appliquant l’esprit du modèle social luxembourgeois. Nous attendons du sidérurgiste un engagement fort et des gages de pérennité en faveur de ses sites luxembourgeois ».

 

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Au Grand-Duché, ArcelorMittal compte 3.900 employés et est le cinquième employeur du pays.

Cette annonce est un nouveau coup dur pour les salariés d’ArcelorMittal Luxembourg. (photo: pexels)