Le résultat net d’exploitation de la Banque Internationale à Luxembourg (BIL) a progressé de 20% en 2019 par rapport à 2018. L’année 2020 sera peut-être moins satisfaisante.

« Nous sommes très satisfaits de ces bonnes performances commerciales, elles montrent que notre volonté d’apporter des solutions innovantes à nos clients porte ses fruits », a déclaré Marcel Leyers, président du Comité exécutif de la Banque Internationale de Luxembourg (BIL) cité dans un communiqué présentant les résultats de l’excercice 2019 . Effectivement, le dirigeant de la banque de la route d’Esch peut être satisfait car son établissement a dégagé un résultat net d’exploitation avant impôts à 136 millions d’euros, en hausse de 20% par rapport à 2018 où il se situait à 114 millions d’euros. « Ce résultat positif a été renforcé par des mesures de maîtrise des coûts et un coût du risque limité », explique le texte du communiqué.

Le résultat net après impôts s’élève à 113 millions d’euros, en baisse de 14% par rapport à 2018 (131 millions d’euros). Cette baisse s’explique par  » d’importantes plus-values non récurrentes réalisées en 2018 à partir du portefeuille d’investissement de la Banque et par la réévaluation du complexe immobilier « Les Terres Rouges », cédé en 2019″.

Un nouveau plan stratégique

Les actifs sous gestions se portant bien. Ils ont augmenté de 10,3%, atteignant les 43,5 milliards d’euros contre 39,5 lors de l’exercice précédent. « Cette augmentation est due à de nouvelles entrées nettes de EUR 1,4 milliard dans toutes les branches d’activité et à un effet de marché positif de EUR 2,6 milliards attribuable aux conditions de marché favorables qui ont prévalu en 2019 », précise la banque. Quant aux dépôts à la clientèle, ils ont grimpé de 10% pour se retrouver à 19 milliards d’euros. Les prêts à la clientèle ont progressé de 9,9% atteignant les 14,7 milliards d’euros. La croissance des prêts s’explique par la hausse des activités commerciales à 1,4 milliard d’euros, en hausse de 10,3% par rapport à la fin de l’exercice 2018.

L’an dernier, la Banque qui est détenue à grande majorité par la chinois Legend Holdings depuis 2018, a lancé un nouveau plan stratégique qui prévoit 400 millions d’euros d’investissement jusqu’en 2025. Mais ce n’est pas tout, elle a lancé « Pay@pump », un nouveau service de paiement mobile du carburant, développé avec la start-up CarPay-Diem et plus récemment le service Apple Pay qui permet à ses clients de payer en utilisant leur appareil Apple lié à leurs cartes de crédit ou de débit.

Un bureau à Pékin

Ce n’est pas tout, elle dit avoir continuer à soutenir les entreprises innovantes au Grand-Duché. « En avril, l’accord de garantie InnovFin signé en 2015 avec le Fonds européen d’investissement a été étendu, permettant à la BIL d’augmenter son financement aux PME luxembourgeoises innovantes. Au total, l’accord de garantie InnovFin couvre désormais jusqu’à 80 millions euros »; rappelle-t-elle. La BIL a également signé  un accord-cadre avec l’Office du Ducroire (ODL) visant à augmenter les prêts accordés aux entreprises luxembourgeoises pour stimuler leurs échanges internationaux.

L’an dernier, la banque a ouvert au Luxembourg et en Suisse deux bureaux dédiés à la gestion de fortune pour les clients chinois HNWI (High Net Worth Individual). Le bureau de représentation de Pékin qui offrira « un soutien personnalisé aux entreprises, aux entrepreneurs et aux particuliers chinois qui souhaitent investir en Europe et y développer leurs activités » a ouvert ses portes en septembre.  Plus proche de nous dans le temps, elle a acquis l’intégralité de Sino Suisse Financial Group (Hong Kong) Limited, une plate-forme externe de gestion de patrimoine basée à Hong Kong qui fournit des conseils financiers aux HNWI, aux entrepreneurs et à leurs familles.

Une diminution des revenus attendue

« Nous savons déjà que 2020 sera une année difficile, mais nous continuerons à soutenir nos clients – particuliers ou entreprises – tout au long de cette crise afin de contribuer à la relance d’une croissance économique durable », a également déclaré Marcel Leyers. Comme six autres établissements financiers de la place, elle a décidé d’accorder aux petites et moyennes entreprises et aux travailleurs indépendants un moratoire de six mois sur leurs prêts en cours. En ce qui concerne l’exercice 2020, elle s’attend à une diminution des revenus et à une hausse des coûts de risque et d’exploitation.

Les chiffres à retenir :

  • Résultat net d’exploitation avant impôts : EUR 136 millions, +20 % (EUR 114 millions en 2018).
  • Actifs sous gestion : EUR 43,5 milliards, +10,3 % (EUR 39,5 milliards en 2018)
  • Dépôts de la clientèle : EUR 19 milliards, +10 % (EUR 17,3 milliards en 2018)
  • Prêts à la clientèle : EUR 14,7 milliards, +9,9 % (EUR 13,4 milliards en 2018)
  • Résultat net après impôts : EUR 113 millions, -14 % (EUR 131 millions en 2018), principalement dus à des éléments non récurrents en 2018.
  • Ratio Common Equity Tier 1 : 12,47 % (12,04 % en 2018)

La BIL, l’une des plus anciennes banques du pays se dit satisfaite de ses résultats 2019. (Photo: bil)