Angel Gurría, le Secrétaire général de l’OCDE, a présenté ce mercredi l’étude menée par l’institution sur l’avenir économique du Grand-Duché.
Faire davantage pour que la croissance du Luxembourg soit durable et inclusive. C’est ce qu’affirme le nouveau rapport de l’OCDE présenté ce mercredi à Luxembourg-Ville.
Les enjeux que constituent une offre de logements plus abordables et la revitalisation de la croissance de la productivités sont analysés dans la dernière Etude économique du pays.
D’après les prévisions présentes dans le document, l’expansion économique devrait être à près de 2% cette année et à 2,5% en 2020. Cependant, les risques d’un « possible ralentissement de la croissance sont également pointés », souligne le communiqué de l’institution.
Le Grand-Duché se trouvait dans une situation enviable
Présentée par Angel Gurría, Secrétaire général de l’OCDE, le ministre des Finances Pierre Gramegna et sa collègue du Logement Sam Tanson, l’étude aborde la nécessité de « remédier aux risques dans le secteur financier et aux tensions que fait peser le vieillissement, ainsi que de recourir à une réforme fiscale pour soutenir une croissance durable ».
Le Secrétaire général de l’OCDE a déclaré que le Grand-Duché se trouvait dans une situation enviable, sa croissance étant plus rapide que celle de ses voisins et le niveau de bien-être pour ses citoyens est élevé. « Toute la difficulté aujourd’hui pour les responsables de l’action publique consiste à assurer que le Luxembourg préserve cette prospérité et que celle-ci soit partagée par le plus grand nombre, grâce à des réformes qui confortent la résilience économique, l’inclusion et la viabilité à long terme de l’économie ».
La réduction des risques financiers devrait être une priorité, d’après l’étude. Elle recommande de mettre en place des « instruments macroprudentiels axés sur les emprunteurs, et notamment de plafonner les quotités de financement ou les ratios service de la dette/revenus, ainsi que le prévoit un projet de loi ». Le rapport souligne la nécessité de renforcer une fois de plus la résilience du secteur financier et de favoriser la transition vers une économie bas carbone.
Une indexation des allocations logement recommandée
Le texte attire l’attention sur la « nécessité » d’un marché du logement plus « efficent et plus équitable ». » La politique fiscale pourrait être utilisée pour dynamiser l’offre de logements, notamment en réformant les impôts périodiques sur la propriété immobilière de façon à ce qu’il en coûte désormais plus cher de laisser vacants des terrains constructibles », dit l’OCDE dans son communiqué. Des mesures comme l’augmentation de la densité résidentielle, l’obligation pour les communes de sanctionner les propriétaires » et les promoteurs immobiliers qui n’utilisent pas leurs permis de construire et la suppression progressive de la déductibilité fiscale des intérêts d’emprunts hypothécaires, devraient également être envisagées ».
Afin que la croissance soit plus inclusive, l’OCDE suggère que les autorités luxembourgeoises financent directement les nouvelles acquisitions foncières des prestataires publics de logements sociaux et « mieux appliquer les critères de ressources pour cibler l’offre du secteur social ». L’institution installée à Paris recommande « d’indexer les allocations de logement et les loyers des logements sociaux sur les loyers du marché locatif ».
Une modernisation du droit des faillites nécessaire
Pour l’OCDE, « la politique budgétaire devrait soutenir la croissance et le dynamisme économique, tout en assurant la viabilité à long terme des finances publiques ». Le pays devrait continuer à augmenter les taxes « et des droits d’accise sur les carburants, en particulier sur le gazole, en l’accompagnant de mesures à court terme en faveur des ménages modestes les plus affectés, permettrait d’apporter une réponse aux problème de congestion et de risques liés au changement climatique tout en générant de nouvelles sources de recettes ».
Enfin, une plus forte hausse de la productivité nécessitera, d’après OCDE, « une meilleure formation pour permettre d’améliorer, de façon continue, les compétences de la main-d’œuvre ». La modernisation du droit des faillites devrait faciliter les restructurations en amont et les possibilités d’une deuxième chance, ainsi que la sortie des entreprises qui ne sont pas viables, assure l’institution.