Les actifs sous gestion des fonds ESG représentent plus de la moitié des actifs des OPCVM luxembourgeois. C’est l’un des principaux enseignements d’une étude consacrée à la finance durable au Grand-Duché.
La Luxembourg Sustainable Finance Initiative (LSFI) a réalisé avec le cabinet d’audit PwC Luxembourg une étude qui évalue le segment des fonds durables dans le but de comprendre l’état actuel du secteur, les tendances clés et les principales stratégies d’investissement durable. L’étude dont les résultats ont été dévoilés ce mardi comprend un volet quantitatif et un second qualitatif.
Le premier se focalise l’ensemble des OPCVM domiciliés au Grand-Duché et plus particulièrement sur les fonds ESG. Si elle se concentre uniquement sur l’industrie des fonds d’investissement, c’est parce qu’il s’agit du secteur évaluable au sein de l’industrie financière. Ce n’est pour l’instant pas le cas pour les banques et les assurances.
La seconde, qualitative, décrit d’autres pratiques d’investissement en finance durable. Elle présente une description des principales méthodologies d’impact, inclut une évaluation pilote d’une méthodologie en cours de développement. Cela pour évaluer l’impact des fonds. Elle présente également un nouveau schéma de classification des investissements axés sur l’impact.
Malgré l’incertitude économique et les turbulences du marché au cours du premier semestre 2022, les fonds de type ESG domiciliés au Grand-Duché ont enregistré 2,2 milliards d’euros d’actifs. Les auteurs de l’étude ont constaté que les actifs sous gestion des fonds ESG représentent 54,6 % de l’ensemble des actifs des fonds OPCVM du pays. Ils dépassaient les 4.000 milliards d’euros à la même période. Ils représentent 9.656 fonds. Les principaux secteurs d’investissement sont les produits pharmaceutiques (9,7%) les logiciels et les services (9,1%) et les biens d’équipement (capital goods 7,5%).
Des fonds d’exclusion plus nombreux
PwC pense que les actifs sous gestion des OPCVM ESG domiciliés au pays dépasseront les 3,3 milliards d’euros d’ici 2026. La majorité des actifs sous gestion des fonds OPCVM luxembourgeois sont investis dans des véhicules relevant des articles 8 et 9 (le règlement SFDR). Les fonds dits « article 8 » prédominent car 47 % des actifs des OPCVM répondent à cette classification. Les fonds dits « article 9 » constituent 6 % des actifs.
L’étude a montré que la gestion active était la stratégie prédominante pour 92 % des fonds communs de placement grand-ducaux. Elle a fait émerger trois stratégies principales. Celle marquée par l’exclusion est la plus importante. Elle représente 54,8 % des OPCVM ESG. Parmi ces fonds, 27 % appliquent jusqu’à deux exclusions tandis que 21 % vont jusqu’à trois. Les secteurs rejetés sont l’armement, le tabac et les énergies fossiles. Les véhicules appliquant uniquement des facteurs ESG dans le processus de filtrage global représente 31 % des actifs des fonds. Cette stratégie était la deuxième plus employée. Enfin, les fonds d’implication ESG qui couvrent les facteurs « Best-in-class », « Positive Tilt », « Thematic », « Microfinance », « Sustainable Development Goals » ou « Sustainable Bonds » dans leur statégie ESG étaient les moins utilisés, d’après l’étude (18 % des fonds de l’échantillon de recherche et 14 % des actifs des fonds ESG).
D’après PwC et LSFI, le manque de données disponibles, de standardisation ainsi que le manque de mesure d’impact acceptées, standardisées et utilisées ne permettent pas d’évaluer l’impact des investissements en finance durable sur l’économie réelle. Des efforts seront encore à produire de ce côté-là.