Des activistes de Greenpeace Luxembourg ont symboliquement, ce mercredi matin, bâillonné la statue de la Grande-Duchesse Charlotte — figure de résistance pendant la Seconde Guerre mondiale. Leur but? alerter sur la multiplication des procès-bâillons

Cette action appelle le gouvernement à renforcer la protection contre ces abus judiciaires et « fait écho à l’ouverture, le même jour à Amsterdam, d’un procès historique opposant Greenpeace International à l’entreprise pétrolière Energy Transfer », souligne le communiqué de l’ONG publié en fin de matinée.

Selon Gauthier Hansel, chargé de campagne pour Greenpeace Luxembourg, « plus de 1000 affaires de ce type ont été recensées entre 2010 et 2023, et le Luxembourg n’est malheureusement pas épargné ». Malgré l’adoption en 2024 d’une directive européenne censée renforcer la protection contre ces abus, « aucune mesure concrète n’a été prise au niveau national pour rendre ces garanties effectives », dit-il. « Celles et ceux qui défendent l’intérêt général demeurent vulnérables aux manœuvres judiciaires abusives ».

Greenpeace elle-même est actuellement ciblée par des procès-bâillons, initiés notamment par l’entreprise américaine Energy Transfer à la suite de mobilisations pacifiques contre un projet de pipeline en 2016.

« Alors que certains pays européens renforcent leur arsenal juridique pour décourager les procédures abusives, le Luxembourg ne peut rester à la traîne, » appuye M. Hansel. « Sur base des recommandations de l’Union européenne et du Conseil de l’Europe, le gouvernement doit désormais avancer et mettre en place des mesures ambitieuses : permettre aux juges de rejeter rapidement les actions manifestement infondées, garantir un accès effectif à l’aide juridique pour les personnes visées, ou encore instaurer des sanctions financières dissuasives contre les entreprises qui chercheraient à museler la société civile », conclut-il.


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