Avec un contexte international marqué par de nombreux conflits, des incertitudes et une activité qui manque encore de peps, l’année 2025 s’annonce morose. Dans ses prévisions délivrées ce mercredi, le Statec ne fait pas mystère : il ne faut pas s’attendre à des miracles. La croissance du PIB plafonnerait à 1 %, loin des bons chiffres d’antan. Un « léger mieux » est attendu en 2026 tout comme une indexation des salaires au troisième trimestre.
D’après Bastien Larue, chef du département Conjoncture, Modélisation et Prévision de l’Institut national de la statistique (STATEC), la croissance du PIB serait d’un pourcent en 2025 « au lieu des 2,5 % » annoncés dans la Note de Conjoncture de décembre dernier. Elle atteindrait les 2 % en 2026. « Ce sera une année de faible progression de l’activité »,souligne-t-il. « On attend un renforcement de l’investissement et une dynamique qui serait un peu meilleure dans les activités marchandes ». On aurait plus de demandes adressées au Luxembourg.
Comme l’a dit Tom Haas, le directeur en introduction : « 2025, n’est pas une année normale », avec ce petit pourcentage de hausse. Pour lui, « il n’y a pas de retour à la normalité ». Il est vrai que lors de la dernière décennie, les taux de croissance se situaient à 3 %. L’âge d’or est (peut-être) terminé.
« Une légère augmentation des offres d’emploi »
Sur le marché du travail, les nouvelles ne sont pas fameuses non plus. L’institut du boulevard du Jazz s’attend à une progression de l’emploi d’un pourcent. « C’est historiquement faible », pointe Bastien Larue. Le dynamisme habituel de ce marché semble hiberner, malgré la saison Mais, « ça aurait pu être pire », appuie-t-il.
Une rétention de l’emploi a été observée. En clair : les entreprises ayant une activité qui ne « marche pas bien », garde son personnel et ne licencie pas.
Tout n’est pas si morose. « On a une amélioration dans le secteur de la construction ». Il y a « une baisse de l’effectif moins forte dans le secteur de la construction ». Les séquelles de 2023 avec les faillites d’entreprises ayant pignon sur rue comme Manuel Cardoso ou encore Cenaro.
Néanmoins, « on note aussi une légère augmentation des offres d’emploi » ainsi qu’une remontée des heures supplémentaires.
Une inflation à 2 %
Pas de retour à la normal. « La croissance de l’emploi devrait renforcer à partir de 2026 », avec une augmentation de 1,5 %.
Qui dit emploi, dit aussi chômage. Là encore, le taux continue son ascension. Etabli à 6 % au mois de mai 2025, avec une hausse de près de 1.000 personnes inscrites à l’ADEM sur un an, il devrait naviguer dans ces eaux-là durant cette année. Le Statec table sur une «légère baisse » en 2026. « La progression des effectifs au Luxembourg resterait marquée par une contribution significative du secteur public avec un meilleur soutien du secteur marchand l’année prochaine », peut-on lire dans le communiqué de presse.
Et l’inflation dans tout ça ? Gabriel Gomes du service « Modélisations et prévisions » explique qu’elle a ralenti au cours de l’année 2024. « On s’attend à 2 % en 2026 », affirme-t-il. Elle a légèrement remonté au début de 2025 à cause de la levée partielle des boucliers tarifaires sur l’énergie et de la nouvelle tranche indiciaire payée en mai.
Il note que les salaires réels sont plus dynamiques en zone euro qu’au Grand-Duché. C’était l’inverse auparavant. Avec une inflation à 2 % en 2025 et 2026, la prochaine indexation des salaires se produirait au cours du troisième trimestre de l’année prochaine.
Autre thème abordé : les finances publiques. Elles ont affiché une croissance de 10 % en 2024 grâce par les rentrées exceptionnelles de l’impôt sur les sociétés (+40%) et le relèvement du taux de TVA. Ce qui a conduit, en toute logique, à l’encaissement de nouvelles recettes. Les dépenses ont de leur côté baissé (+6 % en 2024 au lieu de +12 % en 2023). Si l’équilibre sera atteint en 2025, il faudra s’attendre à un déficit de -0,9 % en 2026.
Voici les deux scenarii pour 2025 et 2026

L’info en plus
Pour l’instant, il est difficile de prévoir quel est l’impact de la guerre en Israël et l’Iran sur le prix des produits pétroliers, selon Gabriel Gomes. On se sait pas encore si le conflit va s’élargir à d’autres pays ou pas. Le prix du baril de Brent est actuellement affiché à moins de 70 dollars. Bien malin celui qui peut affirmer aujourd’hui s’il augmentera ou pas dans les prochains jours. « S’il y a un choc pétrolier, cela pourrait impacter le pouvoir d’achat » des ménages, remarque Bastien Larue.
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