Dans le cadre de la transition énergétique, Schroders Capital voit trois secteurs prometteurs : les plateformes de mid-market, l’émergence de la technologie de l’hydrogène et la demande d’énergie en croissance rapide des centres de données.

Le gestionnaire d’investissements dans des infrastructures renouvelables au Royaume-Uni et en Europe Schroders Capital estime que plus de 50 à 60 % de toutes les transactions d’infrastructure depuis 2018 consistent en investissements dans des projets d’énergie renouvelable.  » Cette tendance est significative et témoigne d’une profonde transition vers les sources d’énergie renouvelables dans le paysage mondial des investissements », dit-il.

En 2024, près de 2.000 milliards d’euros ont été investis dans des projets de transition énergétique dans le monde. « On prévoit que jusqu’à 64 milliards de dollars d’investissements supplémentaires seront nécessaires à l’échelle planétaire pour atteindre les objectifs de zéro émission nette d’ici 2050 », indiquent les experts de la société. Cela souligne, selon eux, le rôle « crucial » que jouent les énergies renouvelables dans le contexte économique actuel et à venir.

Au fur et à mesure que la transition énergétique entre dans une nouvelle phase, Minal Patel, Responsable mondial des infrastructures chez Schroders Capital, voit naître trois opportunités d’investissement prometteuses qui offrent des points d’entrée attrayants pour maximiser les rendements futurs. Ces opportunités sont les suivantes :

1. Les plateformes d’investissement de mid-market : l’espace au milieu

L’ampleur croissante des fonds dans le domaine des infrastructures constitue un développement remarquable concernant le marché des infrastructures. Les grands fonds étant à la recherche de projets sans cesse plus volumineux, les possibilités d’investissement plus petites et moyennes, malgré leur potentiel, restent souvent sous les radars. Ce phénomène, connu sous le nom de « missing middle », offre précisément aujourd’hui des opportunités prometteuses aux investisseurs.

À titre d’exemple, en 2014, 121 fonds d’infrastructures ont levé ensemble 64 milliards de dollars, pour un montant moyen de 569 millions de dollars. En 2024, cette moyenne a toutefois atteint un niveau record de 1,12 milliard de dollars, alors que le nombre de fonds a considérablement diminué. Cette situation crée des opportunités uniques pour des projets et des plateformes de moindre envergure, en particulier dans le secteur du mid-market. Schroders Capital dit y voir « un grand potentiel » et s’adresse donc, entre autres, aux développeurs de projets d’énergie solaire et éolienne en Europe, aux entreprises de stockage dans des batteries et aux infrastructures de recharge rapide pour véhicules électriques.

2. Hydrogène vert : Carburant du futur

Un deuxième secteur prometteur est l’hydrogène vert, essentiel à la décarbonation des secteurs où l’électrification directe est difficile, comme l’industrie lourde et le transport à longue distance. L’hydrogène vert, produit par électrolyse à l’aide de sources d’énergie renouvelables, a enregistré une croissance impressionnante de plus de 50 % depuis 2021, grâce notamment aux politiques et subventions publiques.

Selon Schroders Capital, environ « 150 milliards de dollars supplémentaires seront nécessaires jusqu’en 2030 pour renforcer la capacité en hydrogène vert ». En 2024, la capacité d’électrolyse dans le monde s’élevait déjà à 5,2 gigawatts, soit une impressionnante multiplication par dix par rapport à 2021. L’hydrogène vert est utilisé dans les raffineries, les industries chimiques et les combustibles synthétiques tels que l’e-méthanol, dont la production devrait passer de 100 millions de tonnes en 2020 à environ 500 millions de tonnes en 2050. Cela procure aux investisseurs des possibilités de croissance claires, notamment grâce à une réglementation contraignante de l’Union européenne, comme la directive sur l’énergie renouvelable (RED III), qui contraint des secteurs d’activité à passer à l’hydrogène vert.

3. Les centres de données comme catalyseurs de l’électrification

La troisième opportunité d’investissement stratégique se trouve dans le secteur des centres de données. La numérisation mondiale engendre une progression exponentielle de la demande de stockage de données, ce qui entraîne une forte augmentation de la consommation d’électricité. Selon les estimations, la consommation d’énergie des centres de données doublera en Europe d’ici 2026.

Si l’on prend l’exemple concret de l’Irlande, la part des centres de données dans la consommation d’électricité y passera de 17 % en 2022 à pas moins de 32 % en 2026. Les grandes entreprises technologiques comme Google et Meta investiront ensemble jusqu’à 325 milliards de dollars rien qu’en 2025 dans de nouvelles capacités de centres de données et des infrastructures d’intelligence artificielle. Pour les investisseurs, les opportunités ne se situent pas seulement dans les centres de données eux-mêmes, mais surtout dans l’infrastructure de soutien qui peut fournir des énergies renouvelables, comme les parcs éoliens et solaires et le stockage dans des batteries. « Des systèmes intégrés innovants, dans lesquels les centres de données collaborent activement avec la production d’énergie renouvelable locale, offrent des possibilités d’investissement supplémentaires », pointe l’entreprise.


En savoir plus sur Ecorama Luxembourg

Abonnez-vous pour recevoir les derniers articles par e-mail.