Allons-nous assister à un redressement de l’économie aux Etats-Unis en 2025 ? Ce scénario évoqué mardi par les experts de la société Capital Group installée à Luxembourg est fort probable. Il est encore trop tôt pour savoir si la politique du nouveau président est durable à long terme.
Une économie peut-elle rajeunir ? A première vue non. Et pourtant, le contraire pourrait se produire. Alors que l’Europe ne se porte pas vraiment comme un charme, le pays de l’Oncle Sam connaîtrait cette année une seconde jeunesse. C’est en résumé l’analyse de Christophe Braun, Equity Investment Director chez Capital Group à Luxembourg. Lors de la présentation des prévisions pour l’année 2025, le professionnel a mis en avant un concept très surprenant. L’économie américaine évoluerait comme le personnage du film « Benjamin Button ». Né vieux, il rajeunit au fur et à mesure de sa vie. Cette idée un peu excentrique à première vue ne l’est pas vraiment. Un cycle économique se divise en quatre phases constitué de hauts, de bas puis d’un rebondissement.
Pour l’expert, l’économie américaine va probablement se tourner vers « un cycle de bonne santé ». « Beaucoup d’indicateurs économiques vont mieux », a-t-il confié en marge de la présentation à Ecorama Luxembourg. Les marges bénéficiaires redeviennent attractives , le chômage s’améliore et cerise sur le gâteau la demande de crédit pour un bien immobilier ou une voiture augmente. Par conséquent, « l’économie réaccélère ». « Les perspectives économiques sont plus favorables », résume-t-il. L’hypothèse d’un cycle de récession est écartée.
chez Capital Group. (Photo: capital group)
Bien qu’il soit encore tôt, il n’est pas encore possible de savoir si les « Trumponomics » saison 2 auront un effet positif sur le PIB. Christophe Braun prévoit une croissance située entre 2,5 et 3 %. Il est certain que l’agenda de Donald Trump aura un impact sur les attentes en matière de croissance.
Le consommateur, victime collatérale de la guerre commerciale avec la Chine
Il faut aussi garder en tête que la bonne santé de l’économie américaine repose sur un agent : le consommateur. Si la confiance est au rendez-vous, il consommera et par conséquent le moteur de l’économie ronronnera. Le taux de chômage se trouve à un point bas historique (4,1 % en novembre-décembre 2024). Le plein emploi est donc là. « Les gens sont capables de trouver un travail. De ce fait, ils peuvent négocier leur salaire » vers le haut. Et par la même occasion,faire grimper les prix.
La politique économique protectionniste du 47e président des Etats-Unis issue de son agenda « pro-croissance » est-elle durable ? La question se pose tant sa vigueur rejaillit sur les autres économies. On ne peut pas encore affirmer avec certitude si elle est viable à long terme. L’augmentation des dépenses de l’État, les mesures en faveur du logement et de la construction auront cependant un effet à court terme.
Sujet brûlant du moment, l’instauration de taxes douanières contre le Canada, le Mexique et la Chine le week-end dernier (25 % pour les deux premiers et 10 % pour le dernier et le Fentanyl). Cette promesse de campagne du candidat Donald Trump aura forcément des effets. Oui mais sur qui ? Le consommateur final qui verra le prix des produits achetés et des services consommés à la hausse. La riposte de la Chine ne s’est pas faite attendre. Ce mardi 4 février 2025, elle a annoncé l’imposition de droits de douane de 15 % sur l’importation de charbon et de gaz naturel liquéfié (GNL). La guerre commerciale entre les deux puissances a commencé.
Une chose est certaine : « il faut être prudent avec ces nouvelles mesures,prévient l’expert de Capital Group, les taxes dépendent des secteurs. Ce sera négocié ». Car en homme d’affaire, Donald Trump saura également tourner les choses à son avantage.
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