Grâce aux jeunes, les family offices jouent désormais un rôle croissant pour guider l’allocation du capital familial en vue d’avoir un impact social et environnemental, que ce soit à des fins d’investissement ou de philanthropie, selon Christoph Courth, Responsable des services philanthropiques de Pictet Wealth Management.
Dans le monde, il existe près de 17.000 family offices. Ils gèrent au total plus de 10 000 milliards de dollars d’actifs. Ces établissements discrets ont souvent eu la réputation d’avoir pour seule vocation de servir les intérêts de la famille concernée, en gérant
et faisant fructifier le patrimoine familial. « Mais les priorités des investisseurs évoluent » commente Christoph Courth, Responsable des services philanthropiques chez Pictet Wealth Management.
Sachant que le capital philanthropique dépasse vraisemblablement 2500 milliards de dollars à l’échelle mondiale, dont plus de 1000 milliards de capital à impact social, et que 73% des family offices mènent désormais des actions philanthropiques, « ces structures occupent une position déterminante pour guider les aspirations sociales et environnementales des familles fortunées », dit-il.
Le spécialiste rappelle que a philanthropie a « grandement évolué » depuis Rockefeller et Carnegie. Si, à l’époque, les dons allaient avant tout aux arts, à la culture et à la lutte contre la pauvreté – souvent avec une vision religieuse –, c’est une multitude de causes qui sont aujourd’hui explorées, parmi lesquelles le changement climatique, la perte de biodiversité ou encore l’égalité hommes-femmes. En découle la création de divers outils et approches, des financements mixtes à l’investissement à impact, en passant par la venture philanthropy. « Soulignons également que pour de plus en plus de jeunes fortunés, la philanthropie et l’investissement à impact importent plus que la préservation à long terme du patrimoine », continue-t-il.
La philanthropie devient progressivement stratégique et collaborative
La jeune génération est plus que jamais consciente des défis sociétaux qui affectent le monde. Elle est plus sensible aux difficultés et aux réalités d’autrui, et convaincue que les méthodes traditionnelles de résolution des maux de ce monde ont échoué. Accoutumée à cet environnement sans précédent, et bénéficiant en quelques clics d’un accès à une profusion d’options, « elle se montre exigeante et attend une professionnalisation croissante des family offices pour l’aider à améliorer son impact social et environnemental », souligne Christoph Courth. Les jeunes d’aujourd’hui évoluent dans un contexte de transparence croissante, où les initiatives philanthropiques et l’inaction des plus fortunés sont sous haute surveillance. Ce concept de responsabilité les incite à prendre les bonnes décisions.
L’intégration de la philanthropie au sein du family office peut aider à mieux coordonner les activités en la matière et favoriser la continuité, le respect des réglementations, ainsi que l’engagement et la cohésion de la famille. « En plus de fournir un objectif mesurable à l’affectation du capital, une approche structurée et axée sur l’impact permet à la génération montante de prendre conscience que son patrimoine a le pouvoir de changer les choses », assure-t-il. Elle l’aide aussi à s’affirmer, tout en perpétuant les valeurs familiales. Pour les plus jeunes, elle peut également permettre de contribuer très tôt à l’héritage immatériel de la famille.
Une génération férue de technologies, active à l’international et audacieuse est en train de reprendre les rênes de la richesse mondiale. La philanthropie devient progressivement stratégique et collaborative, ce qui se traduit par l’abandon des méthodes traditionnelles de donation. La nouvelle génération de grandes fortunes est plus concernée que les précédentes par l’impact de ses dons, elle veut comprendre à quoi servent ses investissements et accepte de plus en plus un chevauchement de ses activités professionnelles et caritatives.
En conséquence, les family offices apportent une cohésion indispensable à la manière dont les familles allouent leur capital philanthropique, social, d’affaires et d’investissement. Ainsi, ils contribuent à une professionnalisation toujours plus grande des métiers de la philanthropie et de l’investissement à impact, et jouent un rôle croissant pour guider les familles dans la transmission de leurs valeurs et de leur patrimoine.

En savoir plus sur Ecorama Luxembourg
Abonnez-vous pour recevoir les derniers articles par e-mail.
