La hausse de 25 points de base du principal taux directeur de la réserve fédérale américaine (FED) annoncée mercredi soir a largement été commentée par les spécialistes. Tour d’horizon des principales réactions compilées par Ecorama Luxembourg.

Après une pause au mois de juin, la banque centrale américaine a renoué avec les hausses de taux. D’après une dépêche de l’Agence France Presse (AFP), le principal taux directeur se situe désormais entre 5,25 et 5,50%, « le niveau le plus élevé depuis janvier 2001 », indique le texte. Cette nouvelle hausse, validée par le comité de politique monétaire (FOMC), aura pour conséquence le relèvement des taux d’intérêt des crédits contractés à la fois par les consommateurs et les entreprises.

Senior Macro Strategist chez Lombard Odier, Bill Papadakis juge que la réunion a « répondu à deux attentes clés de la communauté des investisseurs : une hausse de 25 points de base et un ton hawkish ». A cette heure-ci, il est peu probable que la FED procède encore à d’autres augmentations de taux. Il pense qu’il s’agit-là « de la dernière hausse du cycle « , compte tenu de l’ampleur du resserrement déjà opéré et de nos prévisions concernant l’évolution de l’inflation. Le taux directeur devrait rester stable autour des 5,25-5,50 % en 2023. « La prochaine étape sera un assouplissement progressif, mais pas avant la fin du premier trimestre 2024 », ajoute-t-il. Dans le même temps, la FED devrait poursuivre la normalisation passive de son bilan en arrière-plan, plus ou moins pendant toute l’année 2024.

Pour la fintech Ebury, la réserve fédérale est passée à une « approche attentiste ». « La déclaration est restée largement inchangée par rapport à la réunion de juin, bien que curieusement, l’évaluation de l’activité économique a été rehaussée », commente-t-elle. La Fed prévoit maintenant une expansion ‘modérée’ de l’économie américaine cette année, par rapport à la croissance ‘modeste’ anticipée lors de la réunion précédente. Le comité de politique monétaire abandonné son appel à une récession américaine à moyen terme, qui s’étend jusqu’en 2025, « ce que nous considérons comme un tournant optimiste plutôt remarquable », souligne-t-elle. L’approche attentiste est considérée par la fintech comme « la position appropriée dans l’environnement actuel ». Elle poursuit : « nous pensons que la hausse de juillet sera la dernière, la Fed faisant une pause pendant au moins les prochaines réunions, avant de commencer à réduire les taux à un moment donné à la mi-2024 ».

« Une longue période de taux d’intérêt élevés » en vue

« La Réserve fédérale s’est entièrement concentrée sur l’inflation », déclare Martin Fenner, Managing Director Global Wholesale chez J. Safra Sarasin. Dans ses prévisions pour le deuxième semestre 2023, il assure que « l’inflation est certes plus faible, mais elle reste supérieure au niveau cible de la Fed. Celui-ci est établi à 2 %. Le président de la Fed, Jerome Powell, n’a d’autre choix que de relever à nouveau les taux d’intérêt américains. Ce sera probablement le cas deux fois avant la fin de l’année. La Fed est ainsi à l’origine d’une récession inévitable. Celle-ci surviendra au dernier trimestre 2024 ».

D’après M.Fenner, les investisseurs doivent se préparer à une longue période de taux d’intérêt élevés. Ce qui amènera soit une croissance lente soit une contraction économique. « Nous souhaitons souligner à nouveau l’attractivité des obligations dans ces conditions. De nombreux gestionnaires d’investissement adoptent une attitude positive par rapport à cette catégorie d’investissement en raison du rendement élevé », dit-il.

Enfin, selon Julian Marx, Research Analyst de Flossbach von Storch, l’augmentation des taux fédéraux confirme « la détermination de la politique monétaire à ramener l’inflation à l’objectif de deux pour cent ». La hausse d’aujourd’hui semble « de plus en plus négligeable dans le contexte de l’altitude déjà atteinte et du fait que les mesures prises précédemment ne déploient leur plein effet qu’avec un certain retard ».

En ce qui concerne les perspectives de taux d’intérêt, pour les trois réunions restantes de l’année, le président de la Réserve fédérale américaine, M. Powell, fait preuve, comme prévu, de la plus grande flexibilité. Malgré les questions répétées sur la prochaine réunion de septembre, il n’a pas voulu s’engager sur une prochaine pause des taux d’intérêt ou sur une nouvelle hausse des taux. Il a fait référence à « l’approche réunion par réunion » et aux prochains rapports sur le marché du travail et les données sur l’inflation qui influenceront la suite de l’action.


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